a) West Side Story
Deuxième film du triptyque mythique de Thriller, Beat It est le chaînon manquant reliant le tâtonnant Billie Jean à l'abouti Thriller. Pour la première fois avec ce film, Michael Jackson tente de faire une réponse au cinéma, une manière donc aussi de se mettre à son niveau. La narration est bien plus élaborée que pour Billie Jean et l'on perçoit une véritable montée en tension. Cette fois, Michael Jackson produit le film à hauteur de cent milles dollars et choisit pour réaliser ce film le talentueux Bob Giraldi, en regardant une pub pour McDonald à la télévision dont le montage rythmé lui plait. Visionnant plus tard sa "Show-Tape"[1], il expliquera avoir aimé la manière dont Giraldi racontait des histoires dans son travail. Contrairement à Billie Jean, le scénario colle exactement aux paroles de la chanson. Pour la confection de Beat It, Michal ira jusqu'à réaliser lui-même un story-board avec le réalisateur. Le film peint le tableau de la guerre des gangs souvent à la une des medias américains de l'époque tout en le transposant dans la mythologie cinématographique propre au film référence de Michael Jackson : West Side Story. Beat It est le premier film/clip à être tournée en pellicule 35 mm. Le tournage commence le 9 mars 1983 à l'Est de Los Angeles dans la banlieue défavorisée "Los Angeles Skid Row". Pour un souci de crédibilité inédit pour un film musical, Michael Jackson recrute cinquante authentiques membres de gangs des quartiers : Les Crips et les Bloods.
Moonwalk p.204
" Je pensais aux bandes de jeunes qui vivent dans la rue, quand j'ai écrit Beat It. Aussi, on a fait le tour des gangs les plus féroces de la ville de Los Angeles, et on les a fait travailler sur le film. Ca s'est révélé une bonne idée et une expérience fantastique pour moi. Il y avait vraiment des durs de durs sur le plateau, et ils n'avaient rien de figurants déguisés en loubards. Ils ne jouaient pas la comédie comme des acteurs : ils étaient sérieux…"
Dans un premier temps, la méfiance s'installe sur le plateau, Michael est assez nerveux et les membres des gangs se demandent ce que Michael Jackson peut bien comprendre à leur problème : Pense-t-il qu'il suffit de danser et se trémousser pour régler les problèmes de bagarres, de meurtres et de drogues ? Le réalisateur ne peut pas obtenir les plans qu'il veut, les danseurs sont terrifiés par les membres des gangs qui les méprisent. La rencontre entre les minorités dures à cuirs et les danseurs noirs et latinos quelque peu maniérés ne pouvait que faire des étincelles : l'ambiance est à couper au couteau. Pour couronner la première soirée de tournage, la police du LAPD débarque et exige la fin du tournage. Giraldi supplie alors littéralement les policiers de lui laisser tourner au moins une prise avant de remballer, il fait alors venir Michael et tourne la séquence de danse qui était pourtant prévue pour le lendemain. Le chorégraphe Michael Peters racontera plus tard que le moment où les gangs et les policiers virent danser Michael et ses danseurs fut un tournant, la magie opéra. Les gangs étaient réellement impressionnés, un certain respect s'est alors instauré et ils ne cessaient de demander des autographes et des photos à Jackson. Le tournage pouvait continuer. Michael Peters avait en effet réussi à créer une flamboyante chorégraphie funky alignée, si énergique en forme de triangle. Ce dispositif sera repris ad nauseam dans de trop nombreux clips jusqu'aux plus récents de Usher à Britney Spears : à partir de Beat It, la chorégraphie dite "en triangle" porte la marque Jackson. De ce point de vue, le message de Michael Jackson est donc bel et bien passé au-delà du film lui-même puisque par la musique et la danse, le chanteur à réussi à unifier gangs et danseurs en une osmose parfaite, au point que ces deux groupes sont quasi indiscernables dans le film. *
Moonwalk p.205
" La vérité de cette expérience est sortie à l'écran. Le film Beat It est plutôt menaçant, et on "sent" les émotions de ces garçons. On sent la rue, et ce qu'est leur vie dans la rue. Quand on regarde Beat It on sait que ces mômes sont durs. Ils sont eux-mêmes, et ça passe. Rien à voir avec ce qu'auraient pu faire des acteurs. C'est leur esprit qui sort à l'écran.
Je me suis souvent demandé si, de leur côté, ils ont reçu mon message comme j'ai reçu le leur."
Tout l'enjeu de West Side Story consiste pour les deux gangs à ne pas se laisser déborder par la violence physique. Le célèbre prologue du film de Robert Wise pose les bases de l'affrontement : celui-ci est idéalisé par la danse. A première vue, la danse est l'unique point commun qui relie les deux bandes, aussi cette séquence pose-t-elle l'absurdité d'une telle opposition : Pourquoi les Jets et les Sharks ne dansent-ils pas ensemble ? On se rend bien vite compte qu'ils n'arrivent pas à danser ensemble autrement que par le biais de la confrontation. Paradoxalement, la danse est ce fantastique recours qui les prévient d'un contact physique réel. En effet, lorsque les Jets et les Sharks se battent sur le terrain de sport (symbole de l'affrontement inoffensif), ils ne se touchent pas, ils lancent la jambe mais ne frappent pas, ils jettent leur bras mais ne cognent pas. La chorégraphie laisse un espace protecteur entre les chairs, la danse évacue la violence des gestes pour ne plus laisser que l'esthétisme des mouvements se répondant les uns aux autres. Le réalisateur Robert Wise insistera dans sa direction sur l'espace vide entre les membres des gangs pour accroître la tension. On observera à plusieurs reprises pendant le prologue les Jets et leur chef Riff proférer des "Beat It" comme pour tenter d'augmenter cet espace qui les sépare. Durant tout le film, les Sharks et les Jets se laissent tenter par la violence physique réelle comme à la fin du prologue, leur haine les fait peu à peu oublier la danse. Une fois ce champ de protection désactivé, le contact physique est possible et la bagarre sanglante éclate. La sauce va prendre peu à peu jusqu'à l'apogée du combat final se soldant par la mort des deux chefs de gangs. A ce moment-là, l'affrontement n'a plus rien à voir avec la séquence d'introduction. Si les mouvements sont encore quelque peu esthétisés, le contact physique est bien présent et la violence est réelle. C'est d'ailleurs le premier vrai coup de poing du film qui déclenche le duel au couteau entre Riff et Bernado. Voilà l'erreur fatale que veut réparer Michael Jackson dans son film : se prenant au jeu du maniérisme, il veut réécrire l'histoire du cinéma. Michael, le personnage, reprend donc l'entreprise vaine de Tony dans la comédie musicale, voulant stopper la bagarre entre les deux gangs. On le voit donc passer dans le bar vide des Sharks et le billard déserté des Jets, le duel est sur le point de commencer et il ne semble pas être question de danse entre ces "vraies" bandes des quartiers de Los Angeles, la tension est bien présente. Et cette fois, pour être sûr que le contact sera réellement physique, les deux lutteurs seront attachés par leurs poignets, les lames des couteaux sortent, on s'écarte, le sang va couler.
Peu avant les zombies de Thriller, Michael Jackson s'intéresse au sort des exclues du système, ces bandes qui vivent dans les rues en sont un bon exemple. On ne compte plus les interviews où Michael et ses frères ont expliqué que la musique et le travail acharné exigé par leur père fut une chance pour ne pas finir dehors à traîner avec les bandes des quartiers pauvres dans lesquels ils habitaient au début des années soixante. C'est donc tout naturellement que Jackson va arborer fièrement la couleur des Sharks : le rouge, faisant écho plus particulièrement à la chemise de Bernardo au travers de sa future célèbre veste "the zipped red jacket". Ainsi donc Michael Jackson se place du côté des minorités, des portoricains dans le film de Wise pour mieux affirmer son message. Dans la réalité, le rouge est la couleur attitrée des Bloods comme leur nom l'indique. Notons qu'il porte sous cette veste un T-shirt avec le mot "Amour" en français dans le texte. Michael Jackson se présente donc dans son lit, associant sa personne à la musique par son t-shirt naïf mais clair arborant un clavier de piano et quelques notes ; à l'opposé donc de ces gangs du West Side qui ont oublié la musique de Gershwin. Il arrive dans le hangar par le haut, une fois n'est pas coutume, pour souligner l'importance du message qu'il vient importer. Il faut alors s'arrêter sur la conception qu'a Michael Jackson de sa musique.
Battre le rythme
"La musique doit s'écrire toute seule", "les artistes se mettent trop souvent en travers de la musique", "il faut laisser la musique s'écrire par elle-même" sont des propos récurrents de Michael Jackson qui nie toute intellectualisation de cet acte. Il en est de même pour la danse : "Il faut ressentir la musique, ressentir la basse, les violons, chaque instrument" dans son corps pour le transmettre. "Don't think" assène-t-il au journaliste Martin Bashir lors du documentaire "Living With Michael Jackson" lorsque celui-ci lui demande de lui apprendre le Moonwalk. Tout ceci n'est qu'affaire de sensation et de pulsion. Aussi comprend-on bien pourquoi jamais Michael n'aurait jamais répété l'erreur de Tony en voulant arrêter la violence par la discussion, à coups d'arguments logiques. C'est de cette façon que Tony se fera convaincre à son tour et se retrouvera entraîné dans cette spirale de la violence. Il n'était pas possible de faire entendre raison à des gangs surchauffés, il fallait opérer un transfert d'énergie. Michael Jackson sépare donc les deux chefs de Gangs, joués par le chorégraphe Michael Peters et le futur chorégraphe de Smooth Criminal Vincent Paterson, ce faisant il réinstaure l'espace nécessaire pour laisser la danse s'exprimer. Mais pour réapprendre à danser, il faut revenir à l'origine, aussi Michael retourne-t-il au début de West Side Story au début du Prologue même lorsque les Jets battent le rythme de la musique au son de leurs claquements de doigts. Riff, leader des Jets, apparaît seul à droite de l'écran. Il claque des doigts. La caméra panote à droite, un deuxième Jet entre dans le cadre. Ils claquent des doigts. Riff se redresse et embraie le mouvement de la camera une nouvelle fois qui intègre un troisième Jet. Ils claquent des doigts. Cut, plan plus large, les Jets sont maintenant cinq et ils claquent des doigts. Par le même procédé d'élargissement du cadre, les Jets sont au final sept. Quelques minutes plus tard, Bernardo marche dans la rue, il commence à faire ce même geste de claquement de doigts, un membre des Sharks arrivé à ses côtés suit le mouvement avant qu'un troisième ne leur emboîte le pas. Si la mise en scène de ces présentations est totalement opposée (les Jets sont immobiles et s'unissent par des coupes consécutives d'élargissement du cadre alors que les Sharks se réunissent en un seul plan long et en mouvement), ce signe de claquement de doigts est bel et bien un signe de ralliement et d'union. Mais il s'agit aussi de battre la mesure pour inviter les danseurs à marcher d'un même pas, au même rythme, pour pouvoir se lancer dans les chorégraphies de Jerome Robbins.
Ce geste qui reliait les Jets et les Sharks, Michael le reprend logiquement pour réunifier les Crips et les Bloods, son pouvoir s'exerce, celui du rythme et de la danse, et les chefs des gangs retrouvent leurs alignements. Par ce geste, Michael leur rappelle ce qu'ils avaient oublié, de battre le ryhtme avant de se lancer dans une chorégraphie endiablée. N'oublions pas que Beat It joue sur le double sens du mot "beat" en musique qui est la rythmique. Beat It : Bats le rythme. Quelque chose de décisif s'est joué dans ce plan, Jackson réunit dans le même cadre les Jets et les Sharks, leur faisant danser ce mouvement qui les caractérisait de façon similaire mais indépendante dans le film de Wise. Michael Jackson les fait danser en harmonie dans une chorégraphie énergique, ils jettent les bras en l'air, puis les pieds, ils tournent sur eux-mêmes, montent et descendent, des mouvements simples en somme qui ont pour but de consommer l'énergie violente en eux. Le mouvement de "la vague" hérité du break-dance et que Michael utilise ici pour la première fois symbolise cette énergie qui parcourt le corps avant d'en sortir. Aussi cette danse d'expiation élimine-t-elle toute disparité. Les gangs se sont fondus dans le triangle de danseurs et Michael Jackson est le trait d'union. La chorégraphie est d'ailleurs travaillée pour être cyclique et donc infinie, et il ne sera cette fois plus possible aux Jets et aux Sharks de sortir de ce cycle infernal de la danse. D'un coup d'un seul, Michael Jackson efface la fin de West Side Story. Avec Beat It, Les Jets et les Sharks sont condamnés à danser ensemble pour l'éternité.
BAD
Lorsque Michael Jackson retrouve le réalisateur de Bad en 1987, il n'en a pas fini avec West Side Story et trouve en Scorcese un cinéphile averti qui le suit parfaitement sur ses envies de filiations cinématographiques. Aussi le film de Bad va-t-il reprendre une séquence particulière du film de Robbins et Wise où les Jets se retrouvent dans un parking bas de plafond. La bande essaie de se la jouer "cool" après la mort de Riff, essayant de contenir et d'exprimer leur colère refoulée à travers la danse et plus particulièrement la figure du "spin". Les protagonistes de West Side Story commencent à prendre conscience de leur problème. On remarquera l'opposition entre les deux chansons Cool et Bad, même si le propos reste le même, en effet dans l'argot des ghettos américains, le mot "bad" signifie en fait "cool".
Il n'y a pas de confrontation, le gang se retrouve face à lui-même et face à ses démons. Dans Beat It, Michael Jackson expliquait comment se comporter face à un gang, ici, il montre comment gérer sa propre bande. Bad va donc traiter du même sujet que le film de Wise, on remarquera d'ailleurs que Scorcese ira plus loin dans la représentation de la misère des quartiers pauvres puisqu'il filmera frontalement le délabrement des rues et des immeubles, les trafics de drogues au bas des immeubles sont explicitement montrés à la caméra et la violence montera d'un cran lorsqu'un dealer encocaïné menacera la bande de Michael de son arme à feu. On retrouve donc Michael Jacskon, tout de cuir vêtu tombant du ciel avec sa bande de loubars sortis du hors-champ. Comme nous l'avons vu précédemment, le principe du film est des faire passer Jackson à un nouveau régime, celui-ci est délimité par les passages en noir et blancs et le passage en couleur qui contient le numéro chanté. Nous avons expliqué comment a performance de Jackson dans ce film est basée sur une improvisation extrême, un déferlement d'énergie comme tentent de le faire Jets. La question posée par les deux films est donc la suivante : Comment contrôler la dépense d'énergie ?
Comment réprimer l'énergie de la violence pour mieux la dépenser sous forme dansée ? On remarquera les spasmes presque comiques des Jets, comme de mini éruptions de violence aussitôt contrôlées et refoulées par les intéressés. De son côté, Michael Jackson n'est pas violent, il est celui qui "se tire" en cas de bagarre comme le disait la chanson de 82. Il doit donc faire appel à de nombreux subterfuges de transferts énergétiques et qui deviendront sa marque comme la fameuse soufflerie. Michael Jackson enlève la grille de la ventilation, il fait ainsi danser le tissu de ses vêtements et ses cheveux plus longs que d'habitudes comme une extension de son propre corps dansant. L'évacuation de l'énergie se fait jusqu'à la pointe de ses cheveux. De même, d'un point de vue plus cinématographique, chaque mouvement qu'il fait est ponctué sur la bande son par des éléments sonores exagérés et hérités des films d'action en vogue dans les années quatre-vingt. Michael Jackson fait de la musique qui se voit, il crée donc une danse qui s'entend. A l'instar des claquettes qui faisaient résonner les pieds de Bill Robinson, Michael Jackson danse avec tout son corps et les nombreuses boucles et autres fermetures Eclair de sa tenue sont là pour faire entendre chaque mouvement de danse. Dans sa parodie du film de Scorcese Who's Fat, Weird Al Yankovic se moquera d'ailleurs de cette surenchère sonore.[2] Pour évacuer toute cette énergie, Michael pousse régulièrement des cris et parfois mêmes de longs hurlements, on retrouve le même procédé dans la séquence de West Side Story au travers du personnage A-Rab qui a bien du mal à se contenir. Tout n'est qu'expulsion d'énergie, que cela soit par la ventilation, par la fuite d'un tuyau d'air qui attire l'attention de toute la bande, par les cris ou la danse de Michael.
Aussi, la mise en scène de Scorcese reprend une foule d'éléments présents dans la séquence Cool de West Side Story. On remarquera les marches des bandes face caméra en travelling arrière, les panoramiques accélérés etre les hommes et les femmes entre autres. Mais aussi les fortes plongées et contre-plongées, la caméra de Scorcese est plus mobile que celle de Wise et se permet d'effectuer de nombreux mouvements suivant ou s'opposant à ceux de Michael, comme lorsqu'il semble se gonfler d'énergie aux premières mesures de la chanson et passe de plongée à contre-plongée en un plan. Ces correspondances sont simplifiées par l'intégration d'éléments chorégraphiques créés par Jerome Robbins et que reprend Michael à son compte. La rotation de la tête comme échauffement, le lancer de jambe et bras écartés, les petits pas saccadés latéraux sur la pointe des pieds, le poing lancé; on voit même le personnage d'A-Rab effectuer le célèbre lancer de doigt de Michael en poussant le même cri. La danse que met au point Michael reprend le même concept que la chorégraphie de Jerome Robbins, à savoir une savante opposition entre mouvements fluides et élancés et blocages des mouvements avec l'ajout de pas break-dance typiques de l'époque. On retrouve d'ailleurs parmi les loubars qui entourent Michael le danseur de Hip-Hop Jeffrey Daniels qui fut l'un des professeurs de Jackson, celui qui amena la danse de rue à lui et avec qui il mit au point et perfectionna le Moonwalk.
West Side Story et les chorégraphies de Jerome Robbins furent une influence capitale pour l'œuvre de Michael Jackson. Cependant il existe un film qui eut une influence encore plus considérable sur l'œuvre de Michael car il combinait à la fois ce qu'il préférait dans les comédies musicales de Brodway et avait pour vedette principale la plus grande de ses idoles : Fred Astaire.
[1] Bande démo de présentation du travail audio-visuel d'un artiste.
* “In the 80s, my first video ever–’Beat It’– Michael talking me into hiring two real-live LA gangs; the Crips and the Bloods– mortal enemies– to appear in the video– on stage next to each other playing themselves alongside dancers over-dressed as gang bangers– silly, clearly a difference– cops wanting to shut it down, Crips and Bloods pushing each other, taunting, nothing to do with movie-making– I asked for one take to dance, hoping the music blasting through playback would settle everything down– ‘just one take,’ the cops demanding– Michael agreeing– ready to dance– real gangstahs standing on the sidelines, Michael, bopping down the cardboard boxes, taking the actor gangstahs and dancing– everything stops, everyone mesmerized, stunned, the Crips and Bloods, eyes fixated, mouths open, realizing they’re witnessing something more macho than all their wars, crimes, vendettas– dancing by their brothers, most of whom were gay– and, most of whom have never have raised a hand against another human being in their lives. Michael, at his best, creating peace wherever he went.”
http://www.twirlit.com/2009/06/26/director-of-beat-it-speaks-out-about-michael-jackson/
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